L’exposition est conçue comme une mise en abyme de la démarche de l’artiste.

Mostafa Maftah travaille à partir de pigments naturels et matières minérales comme la chaux ou l’argile qu’il applique en monochromes de couleurs primaires et complémentaires. Il superpose ces couches de peinture en strates, chacune recouvrant la précédente, et intervient ensuite dans l’épaisseur de cette surface selon différents gestes : frottage, grattage, griffure. La dernière intervention de l’artiste consiste à laver la surface à l’eau pour laisser apparaître sa vision de départ. La forme se révèle à partir du fond en même temps que la figure se dissout dans la texture. Mostafa Maftah exhume son sujet, l’Arbre, de la profondeur symbolique de l’espace de représentation qu’il rend à la planéité du support dans un dernier geste de synthèse qui relie figuration et abstraction. En effet, si la figure émerge de l’abstraction, celle-ci ne la supplante pas. Mostafa Maftah développe son œuvre selon une alliance personnelle entre réel, abstraction et spiritualité.

Pour cette nouvelle exposition, Mostafa Maftah a entièrement investit l'espace de la galerie comme un territoire de l'œuvre à part entière.

La scénographie proposée et réalisée par l’artiste met en valeur différents procédés et gestes comme la fragmentation, la répétition, la stratification, la colorisation, le grattage et le lavage.

Cette matérialité picturale de la scénographie appuie une esthétique orientée à la fois vers l’intérieur et l’extérieur du tableau. Cela conduit le regardeur vers (a) une appréhension concentrique du champ chromatique induit par les qualités intrinsèques de la couleur et les superpositions de couches picturales et (b) excentrique car la figure transcende les limites de l’objet.

Ainsi présentées, les œuvres peuvent également être appréhendées comme un ensemble invitant le spectateur à une expérience méditative.